vendredi 25 février 2011

Superproduction


Les Etats Unis, c’est le pays du plus grand, du plus haut, du plus mieux, du plus fort. Quelque soit le secteur, tout est super-sized – la nourriture, d’abord et avant tout, mais aussi le mobilier, les diamants (j’y reviendrai dans un prochain article), les voitures, les autoroutes, les gel douche, tout. En français, on dit le mieux est l’ennemi du bien (d’ailleurs, je n’ai jamais ni vraiment compris ni vraiment aimé cette expression), en anglais, less is more. En réalité, ici, more is more et more is better.



Alors, quand se monte à Broadway la comédie musicale la plus chère de l’histoire, ça fait forcément parler dans les dîners. Jusqu’ici, c’était Shrek qui avait fait exploser les caisses enregistreuses avec sa production monumentale à $24 millions. Maintenant, Spiderman fait passer Shrek pour un nain de jardin, et annonce une addition de plus de 65 millions de dollars, rien que ça. Mais s’il n’y avait que ça, on parlerait déjà d’autre chose dans les dîners. Laissez-moi vous expliquer, il y a encore plus de rebondissements que dans Amour, Gloire et Beauté!


Acte 1 : Spiderman on Brodaway est produite par Julie Taymor, LA productrice de tous les shows qui cartonnent à Broadway, avec une musique de Bono et de The Edge. Pas dégueu. D’ailleurs rien à voir, mais moi aussi, j’ai décidé de m’appeler THE Parisienne à l’avenir, tout de suite, ça fait plus cool. Bon, avec un casting comme ça, on peut s’attendre à un carton.

Acte 2 : Mais, le show a failli ne pas voir le jour, parce qu’avec leurs gouts du luxe a $65 millions, Bono, Julie et The Edge, ils ont failli mettre la clé sous la porte faute de cash. Finalement ils ont trouvé des moyens de financement, mais ça a retardé l’ouverture du show de bien 1 an. Je vous passe le fait que le producteur est mort d’une crise cardiaque ce qui a failli tout faire capoter. Fin de l’acte 2

Acte 3 : Tout va pour le mieux dans le meilleur des mondes, le show doit ouvrir en février 2010 puis repoussé à novembre 2010 et être au top pour Noël et ses cargaisons de touristes qui vont voir des shows à la pelle. Le show est particulièrement cher parce qu’il est particulièrement monumental. Spiderman vole dans tous les sens à travers la salle, au dessus de l’audience et fait même un combat de catch aérien avec un méchant juste au dessus de mon nez. Plutôt bluffant. Les décors sont exceptionnels aussi, et recréent l’atmosphère des buildings new yorkais comme dans le comic (enfin, à ce qu’il parait, vous me voyez vous lire un comic book? I am THE Parisienne apres tout, einh, The Edge!). La musique rock est réminiscence de celle de U2 et très adaptée à l’atmosphère. Bref, moi j’ai bien aimé. Mais voilà, comme c’est plutôt compliqué de voler au dessus de la salle sans risques, la date d’ouverture officielle a été retardée. Je vous passe les blessures des acteurs à répétition aux répétitions (pun intended) à force de tomber du plafond. Techniquement ils ne sont toujours pas 100% au top.


Acte 4 : Apparemment à Broadway, et je ne suis pas vraiment une spécialiste, tout show ouvre avec environ 1 mois de previews histoire de vraiment se roder dans le théâtre même. Ce sont comme des répétitions générales, mais payantes et ouvertes à tous. Bon, pas de bol encore une fois, ils ne sont techniquement toujours pas au point et Spiderman continue à rester coincé dans les airs, tomber du Brooklyn Bridge sans filet et finit souvent à l’hôpital. Après 7 accidents de Spiderman qui finissent à l’hôpital, les unions et les medias commencent à questionner le bon fonctionnement du show. Toujours dans les diners, ça commence à frôler la blague, on se demande si le show finira bien par bel et bien ouvrir un jour. Seuls les happy few qui ont pu voir le show sont de plus en plus happy d’être vraiment few. Au moment où cet article part à l’impression à cette date, la date d’ouverture est prévue pour le 15 mars, bien loin du début février puis novembre initial.


Acte 5 : Apparemment à Broadway, et là encore, je ne suis pas une spécialiste, traditionnellement, les critics ne commencent pas à commenter sur les shows pendant les previews. Or dans le cas de Spiderman on Broadway, puisque le show est en preview depuis bientôt 4 mois, les critiques sont tombées et elles sont pour le moins négatives. Pas au niveau du budget de 65 millions de dollars, niveau de danse pas terrible, niveau de chant pas terrible. Je suis plutôt d’accord avec tout ça, mais moi j’ai trouvé le spectacle quand même bleufant. Les décors et la musique m’ont emballé, je ne m’attendais pas à voir un spectacle de danse du niveau de Case-Noisette au Lincoln Center, du coup je n’ai pas été trop déçue de ce point de vue là.


En attendant, ils n’ont pas l’air d’avoir réglé encore les problèmes techniques et le public commence à être lassé de tous ces rebondissements. La bonne nouvelle c’est que ça fait parler du show et que les tickets sont sold out chaque soir, la mauvaise nouvelle c’est que Superman risque d’être la blague de Broadway s’ils n’arrivent pas à se dépêtrer de sa toile d’araignée sans trop tarder.

jeudi 17 février 2011

Homonyme

Hier, on a frôlé le pire, je vous explique!



Pour la première fois de ma vie, Johnny Depp et moi étions réunis dans une même salle. Signe du destin? Pas vraiment… Hier soir, comme l’intégralité des français de Manhattan, je suis allée voir le concert de Vanessa Paradis dans une salle de concert près de Times Square. Johnny et moi ne nous sommes pas vraiment vus, mais on était dans la même pièce. Ça compte pour une première rencontre? I think so.


C’est d’ailleurs quand même dingue ce que New York grouille de français expat’, on ne s’en rend compte que lors des concerts d’artistes français et lorsqu’il faut faire la queue bien sagement comme tous les américains dans le métro, au musée, au resto, il n’y a que les français qui passent devant tout le monde, classique. Et c’est quand même dingue ce qu’a New York on croise toujours l’ex du lycée, la fille trop jolie et sucessful, tellement jolie et succesful qu’elle en devient pénible, ou encore les anciens potes de potes de potes dont on feint l’amnésie quand on les croise. « Ah salut, XXXX*, ca fait longtemps, comment ça va? T’habite toujours à NY à ce que je vois! C’est vraiment dommage que l’on ne se voit pas plus souvent, je ne pense pas que j’ai ton numéro. Ah si… [gros blanc super gênant]. Bon, see you never».


Donc hier, on était entre gens pas tous forcément super duper fans de Vanessa Paradis, mais vraiment contents de voir une chanteuse française de passage à New York. Et là, complètement out of the blue, la rumeur commence à circuler que Raphaël vient lui aussi faire un concert à New York dans les prochaines semaines. Qooooooooooaaaaaa ? Raphaël? Et sa caravane? Qooooooooooooaaaaaaaa? Son concert sera au Madison Square Garden? Euh…. Il doit y avoir erreur, je ne pense pas que ce soit possible ça. Faut pas pousser mémé dans le cupcake frosting. Il y a plus de 20,000 places au Garden…


Et donc là, iPhone dans la main droite, Amex dans la main gauche histoire de dégainer si le Madison Square Garden est presque sold out, voilà sur quoi je tombe:






Ah ouais…

 

Morales de l’histoire :


1/ Ne pas croire tout ce que l'on vous raconte
2/ C’est toujours mieux d’utiliser son nom de famille en plus de son prénom pour éviter de tomber sur un homonyme plutôt freaky
3/ Laisse tomber le MSG Raphaël, tu peux pas garer ta caravane sur le parking du MSG. Mais bon, ne partons pas fâchés (sic, blague intentionelle). Si tu veux faire un concert dans la party room de mon immeuble, n’hésites pas à me contacter.



*Conformément à la loi Informatique et Libertés, j’ai préféré préserver l’anonymat de XXX dont je parle dans cette histoire. Et XXX, si tu me lis (et honnetement, je préfèrerai pas), ne partons pas fâchés non plus. On se prend un caf quand tu veux, mais bon, moi je bois jamais de café, donc ça limite les opportunités.

vendredi 4 février 2011

That must be a French thing


Il fait -10°C dehors, il ne neige pas mais la neige des précédentes snow storms est toujours accumulée en tas de plusieurs dizaines de centimètres de haut sur les trottoirs. Il faut éviter les flaques de neige fondue pour traverser les rues et croiser les doigts sur pour ne pas glisser les plaques de verglas.



Et pourtant, alors que je m’apprête à sortir chercher une salade chez Hale & Hearty, je fais un peu de small talk avec ma boss dans son bureau, elle dit qu’elle aime bien mon 24 heures tout ça, et me dit: “You’re not going out with those shoes, are you? It’s freezing outside!” Et là je lui dit: j’ai ces chaussures depuis 3 semaines, elles n’ont jamais vu la couleur du bitume puisque je les mets soit dans mon appartement, soit au bureau. Il est temps que je les emmène se promener dehors! Elle me regarde comme si j’étais une extra terrestre tout juste débarquée d’une autre planète et me dit : "Fashion over function huh! You’re so French!".


Il fait -10°C dehors, je suis la seule à me ballader avec des petites ballerines sans bas, un manteau en laine au dessus du genou, et un pantalon à la Audrey Hepburn. Always, fashion over function!